Nous allons maintenant aborder d’autres questions de gestion du fait religieux. C’est le cas des associations et toutes les activités dites socio-éducatives, ou qui relèvent du travail social.

Deux grandes problématiques peuvent être évoquées.

D’abord, une question qui n’est pas facile à trancher, c’est la situation où une association met en œuvre dans un cadre de subvention ou d’une convention, une mission de service public. Une association qui anime une garderie dans un quartier, c’est une mission de service public. Est-ce que les règles de neutralité s’appliquent aux salariés de cette association alors même qu’ils ne sont pas fonctionnaires ? Cette question a donné lieu à des débats extrêmement vifs, entre ceux qui estimaient qu’on ne devait pas élargir la neutralité imposée aux fonctionnaires à des personnes qui étaient salariés contractuels, voire vacataires et dont l’employeur n’était pas un directeur de l’administration, mais le président d’une association, et ceux qui ont considéré que dès lors que l’association était délégataire du service public, on devait respecter les règles du service public.

Le deuxième débat porte sur la difficulté pour des professionnels qui travaillent avec des enfants et des jeunes à parler de ces questions religieuses. Pourquoi ? Parce que ce sont des questions intimes sur lesquelles il y a beaucoup de tensions ; il est donc nécessaire de développer une posture professionnelle, la capacité de mettre à distance ces situations pour les traiter de manière correcte

Mais c’est aussi le fait que dans le travail social, beaucoup de professionnels sont eux-mêmes issus des quartiers où ils travaillent ; ils ont donc une histoire personnelle sur ces questions de religion. C’est une histoire liée à leur famille, c’est eux-mêmes qui ont vécu l’humiliation et la discrimination. Là aussi le grand problème est professionnellement d’arbitrer entre ce que je pense, ce que je crois, et une posture professionnelle et éducative.

 

C’est pourquoi aujourd’hui, les travailleurs sociaux, dans les centres sociaux, les établissements qui accueillent les personnes handicapées, les personnes âgées, les jeunes, qui sont des résidences, des foyers, des associations sportives, des associations de soutien scolaire, ont compris qu’ils devaient travailler fortement ces questions pour définir les règles communes de gestion du fait religieux.

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